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Ce blog n'est pas un livre construit mais un ensemble de touches d'émotions ou de réflexions nées de quelques années de parcours professionnel et amical dans trois pays du Sud essentiellement : Haïti, Congo RDC et le Sénégal. Vos commentaires sont bienvenus autour de ces textes sans prétention. Juste un partage pour aussi faire découvrir de belles histoires au Sud et des moins drôles. Et n'oubliez pas de cliquer sur "plus d'infos" pour voir la suite de chaque billet !

samedi 3 décembre 2011

SIMPLES REGARDS SUR LE SUD KIVU, EST DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


J’ai été silencieux sur mon blog ces quelques jours. Mission oblige. J’étais en République Démocratique du Congo, non pour voter, mais pour appuyer une ONG locale qui travaille à la transformation des céréales locales pour améliorer les revenus des ruraux.
Je parle de vote car les élections présidentielles (à un tour !) et législatives avaient lieu le lundi 28 novembre. Du grand spectacle ! Mais commençons par le début de ce voyage.

samedi 12 novembre 2011

LA CRISE GRECQUE : ET SI NOUS APPRENIONS DE L'AFRIQUE ?

Je parlerai peu dans ce message, puisque d'autres ont déjà fait de bonnes analyses. Mais quelques mots cependant : d'abord ce qui se passe en Grèce est terrible, sur le plan social. A preuve ce reportage d'Envoyé spécial de France 2 présenté le jeudi 10 novembre. Quand une fonctionnaire du ministère des Finances explique que son salaire était de 2400 euros il y a quelques mois, que maintenant il est de 100 euros et l'an prochain il sera de 800 euros, cela fait froid dans le dos. Quand un chauffeur de taxi, sans client explique qu'il est retourné à l'élevage de chèvres et qu'il espère bien que celles-ci lui apprendront rapidement son métier, qu'à la campagne on vit avec moins, objectivement tu as envie de pleurer.
ET SI NOUS NE REAGISSONS PAS TRES FORT EN FRANCE, c'est ce qui nous attend. On parle déjà d'un troisième plan d'austérité...  NOUS MINIMISONS TROP LE PROJET DU CAPITALISME CONTRE LES CLASSES PAUVRES, EN GRECE COMME AILLEURS.
L'Afrique a expérimenté toutes les techniques imposées aux pays européens aujourd'hui, soit-disant trop endettés. Le film, "le salaire de la dette", réalisé par Jean-Pierre Carlon, avec le soutien de Arte, du CCFD en France, ce film que que certains connaissent, démonte les mécanismes et les logiques géopolitiques mis en oeuvre autour du prétexte de la dette publique de l'Afrique, de 130 milliards d'US dollars tandis que celle des USA dépasse les 14 000 milliards de dollars US. Je reproduis les vidéos de ce film dans ce billet.

jeudi 3 novembre 2011

LA GRECE : ANALYSE D'ERREURS


J’avais prévu de faire un billet sur les agro carburants. Mais l’annonce du référendum en Grèce mérite commentaire car c’est un évènement extraordinaire au sein de cette crise de l’Euro, mal gérée et qui n’en finit plus.
Ce référendum ne vient pas de nulle part. Il vient de la rue, de l’indignation du peuple derrière ses syndicats. Les démonstrations ont été claires : la population grecque n’en peut plus de cette austérité violente qui l’agresse à chaque instant, y compris au sein de sa chair et des moments les plus intimes de la vie quotidienne.

mercredi 19 octobre 2011

UN CHANTEUR SENEGALAIS ENGAGE : EL HADJ NDIAYE

Dans nos vies nous avons croisé des artistes : peintres, humoristes, musiciens, acteurs. Ils ont ravi nos vies. Ils vivent, la plupart du temps chichement, alors qu’ils sont porteurs de culture, d’espoirs, de messages. Je parlerai dans d’autres billets de ce blog, d’artistes croisés, amis, engagés.
Pour l’heure, permettez-moi de témoigner sur El Hadj Ndiaye. 

lundi 10 octobre 2011

LE CHEMIN DE L'ESPERANCE


ISBN : 978-2-213-66621-1, Fayard, 5 euros

Il était 14 heures hier. J’entame le livre de Stéphane Hessel et Edgar Morin, le chemin de l’espérance. Il pleut et il fait froid sur la terrasse de café où je me suis installé. Je ne lâcherai pas ce livre avant de l’avoir fini. Je n’ai pas de mérite, il ne fait que soixante pages, écrites en gros caractères. Mais que du bonheur !

mercredi 5 octobre 2011

TAXE ROBIN DES BOIS (TRES SERIEUX !)

Les responsables européens envisagent de taxer les transactions financières. Il y a beaucoup de flou artistique autour de cette proposition qui n'est pas nouvelle et qui, une nouvelle fois est une forme de récupération de bonnes idées. OXFAM et d'autres ONG ont une idée sur la question.

lundi 3 octobre 2011

LA DETTE PUBLIQUE POUR LES NULS

Ce montage est trop bon ! Donc j'ai éprouvé le besoin insurmontable de vous présenter la dette pour les nuls réalisée par Bonzou (connais pas !). Mais c'est très bien fait !

jeudi 29 septembre 2011

MONNAIES LOCALES POUR DYNAMISER LA VIE COMMUNALE



Il y a crise de l'Euro, créée par le comportement irresponsable des banques qui ont multiplié les produits sophistiqués à l'infini (cf les subprimes) et qui revendent leurs produits financiers aux particuliers mais aussi aux entreprises et aux Etats à des taux d'intérêt usuraires. Les clients, de ce fait, ne peuvent rembourser. Les banques craignent de perdre et doivent resserrer leur politique de crédit. Aujourd'hui il est difficile pour un particulier d'avoir un crédit dans une banque. Et l'économie se bloque, créant sa masse de chômeurs et de démunis. On peut atténuer ces effets désastreux par la création de monnaies locales, comme à Toulouse par exemple.

mercredi 21 septembre 2011

LA RONDE DES 4X4 (HAÏTI)


J'ai dit beaucoup de choses sérieuses dans les billets précédents. Temps de se détendre... ou de changer de style car les choses dites ici restent graves. Poème écrit un soir, dans un bar en Haïti.

vendredi 16 septembre 2011

PILLAGE PLANETAIRE DE TERRES DE PAYSANS DU SUD

Dans un billet du 24 août je parlais des menaces pour les paysans du Sud. L'une d'elle est l'accaparement des terres (landgrabbing en anglais) à grande échelle par des Etats ou des multinationales. Cet article traite de ce sujet.

dimanche 11 septembre 2011

ONZE SEPTEMBRE : JE NE SUIS PAS D’ACCORD !


Comme tous, les larmes me viennent à la vue des images et des témoignages du 11 septembre 2001.
L’horreur absolue. Le massacre programmé. Mais si bien programmé. Travail d’orfèvre terroriste sur 5 ans. Des millions de morts et des actes de courage, des héros face à l’épreuve, connus ou dans l’ombre.

lundi 5 septembre 2011

CRISE 4. LA CRISE N'EST PAS POUR TOUS...

J'avais déjà parlé des bénéfices faramineux des grandes entreprises dans le billet sur la famine dans la corne de l'Afrique le 8 août dernier. Et on m'a copié en une de journaux !!!! Ce n'est pas beau ! (blague). Voilà donc que qu'on trouvait ces jours-ci à la une de deux journaux, en pleine crise financière.

mardi 30 août 2011

CRISE 3 : COMMENT ALLONS NOUS FAIRE FAILLITE ?


Cet article n'est pas de moi mais je n'ai pu résister à le porter à votre connaissance tellement il est limpide et me semble plein de bon sens. D'accord j'ai pris du retard sur les autres thèmes annoncés (important) mais nous avons à Villejuif une famille amie avec 4 enfants qui se fait expulser de son logement à une semaine de la rentrée. Cela c'est la crise au niveau des familles. Donc le soutien prend un peu de temps... Bonne lecture et pensez à vous inscrire comme membre de ce blog. 


Comment allons-nous faire faillite ? 
Cécile Chevré, Money Week, La financière, mardi 30/8/11

Nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la crise, cher lecteur.
Une telle affirmation ne vous surprend sûrement pas, surtout si vous êtes un lecteur de longue date de La Quotidienne.
La crise n'a jamais pris fin – contrairement à ce que presque tout le monde vous disait en 2009. Elle s'est simplement transformée, se métamorphosant d'une crise de la dette privée à une crise de la dette publique.
Si nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la crise, c'est essentiellement parce que l'opinion publique a – enfin ! – pris conscience qu'elle n'était pas terminée et qu'elle frappait maintenant de plein fouet les Etats.
Par contre, les banques centrales et les gouvernements n'ont toujours pas compris que les solutions qu'ils appliquent obstinément depuis 2007 sont au mieux inefficaces, au pire destructrices. Nos pauvres autorités financières sont encore persuadées qu'elles doivent faire face à un problème de liquidité et non pas de solvabilité.
Alors, forcément, elles appliquent les mauvaises solutions : elles fournissent toujours plus d'argent aux Etats, banques ou sociétés en faillite en espérant que cela résoudra le problème. Et comme elles n'ont pas elles-mêmes cet argent, elles le créent ou émettent de nouvelles dettes. Des dettes pour soigner la dette...
Petit revue des dernières interventions des banques centrales
- 17 mars 2011 : Les banques centrales de la zone euro, des Etats-Unis, du Royaume-Uni et du Canada décident une "intervention coordonnée" pour faire baisser le yen.

Traduction : vite, il faut agir, ce yen trop fort est en train de tuer l'économie japonaise !
- 3 août : La Banque nationale suisse (BNS) décide de manière assez imprévue de réduire ses taux à presque zéro. Le 10 puis le 17 août, nouvelles manoeuvres : la BNS vend des francs suisses sur les marchés pour affaiblir sa monnaie.
Traduction : catastrophe ce franc suisse est en train de nous tuer : qui va encore nous acheter du chocolat et des montres avec une monnaie aussi forte. Vite : agissons pour le dévaluer avant qu'il ne nous achève (malheureusement pour la Suisse, ces mesures n'ont pas fonctionné... le franc suisse se porte toujours à merveille face aux autres devises).
- 4 août : Nouvelle intervention de la Banque du Japon pour affaiblir sa devise en achetant du dollar et en vendant du yen.
Traduction : alors, là, c'est la catastrophe : il faut VRAIMENT que le yen baisse !
- 8 août : La BCE rachète des obligations espagnoles et italiennes.
Traduction : ai-je vraiment de besoin de traduire ? Il faut faire croire aux marchés que nous sommes en mesure de sauver l'Espagne et l'Italie en cas de besoin (alors que tout le monde sait qu'on va déjà avoir du mal à payer pour la Grèce...).
- 9 août : La Fed annonce qu'elle laissera ses taux très bas jusqu'à mi-2013 au moins.
Traduction : alors... quels moyens d'actions nous reste-il ? Taux zéro, fait. Assouplissement monétaire 1 et 2, fait. Bon, bah, on va annoncer qu'on laisse les taux à zéro pour très longtemps. Comment cela, ce n'est pas vraiment un moyen d'action ?
- 26 août : Discours de Bernanke à Jackson Hole. Le président de la Fed annonce... qu'il ne fera rien et ce malgré une économie en berne.
Traduction : la Fed a épuisé ses moyens de lutte contre la crise, il ne lui reste plus que le QE3 dans son carquois et elle ne veut l'utiliser qu'en cas de nouvelle dégradation de l'économie. Bref, QE3 il y aura, mais pas tout de suite... attendons que cela aille encore plus mal.
Conclusion : aucune de ces interventions n'a eu l'effet escompté. Les banques centrales sont absolument démunies non seulement contre les fluctuations de leurs monnaies mais, de manière plus générale, contre cette Crise II.
Pourront-elles empêcher les défauts de paiement des Etats ? Hum... à votre place, je ne parierais pas que oui.
Que va-t-il se passer maintenant ? 
Plusieurs scénarios de défaut de paiement sont envisageables. Dans son dernier numéro de La Crise (que vous pouvez télécharger ici), Henry Regniault en propose une typologie.

"On peut penser que les Etats-Unis vont choisir (ont déjà choisi) la voie monnaie de singe, en organisant la dépréciation du dollar par rapport aux autres monnaies. Mais que feront-ils lorsque les prêteurs étrangers ne voudront plus de monnaie de singe : voie régalienne pour les étrangers, faux-cul pour les nationaux ?", explique Henri Regnault.
"En zone 'Euro canal historique' la voie monnaie de singe est bloquée par une Allemagne allergique à toute forme de dépréciation monétaire (ils ont donné après la première guerre mondiale et ils en gardent un souvenir cuisant... Hitler et la deuxième guerre) : seule la voie misérabiliste semble ouverte ; elle tiendra un certain temps mais si un minimum de mutualisation ne se met pas en place, les plus faibles sortiront de l'Euro avec une mesurerégalienne (conversion de la dette Euro en nouvelle monnaie nationale, à parité... soit un Euro Club Med pour un Euro canal historique) pour ensuite emprunter (si j'ose dire !) la voie monnaie de singe par dépréciation de l'Euro Club Med."
Si un tel scénario advient, vous serez ravi de détenir un peu d'or. Pas forcément beaucoup... un peu de pièces, peut-être un lingot. En tout cas, entre 10% et 20% de la valeur totale de vos actifs.

samedi 27 août 2011

VOUS SUIVEZ LA LYBIE ? REGARDEZ CE POEME

Je n'ai rien à dire face à ce cri de "la tripolitaine". Sauf que des démocrates disent de partout que le nouveau régime de Lybie ne compte pas que des démocrates. Difficile d'avoir pétrole, gaz et démocratie ? 


mercredi 24 août 2011

MENACES SUR LE MONDE PAYSAN DES PAYS DU SUD

Un paysan sénégalais de Keur Médoune, membre de l'UGPM
Outre la crise qui frappe les pays occidentaux (qui n'est pas finie même si les bourses remontent !), outre les politiques internes qui ne leur sont pas favorables, les paysans du Sud et de leurs organisations se trouvent confrontés à de graves menaces fortes issues de la mondialisation :
1. Le dérèglement climatique ;
2. L'accaparement des terres par des Etats étrangers ou par des multinationales ;
3. La mobilisation des terres pour les agrocarburants ;
4.  L'utilisation de plus en plus intensive des OGM.
5. La flambée de certains prix des produits alimentaires.


Dans les billets à venir sur ce blog nous traiterons de chacun de ces problèmes majeurs qui, il ne faut plus en douter, sont les causes des famines actuelles et de corruption. 


Rappelons nous ce que disait Cissokho : "trente ans de combat pour le développement et plus de pauvreté : où est le bug ?" Le bug, à mon sens est dans les problématiques posées ci-dessus. Et il n'est plus question d'accuser ici LES SEULES puissances occidentales (coupables elles aussi). Les fameuses "puissances émergentes" s'y mettent avec acharnement pour renforcer la pauvreté dans les pays du Sud : Chine, Inde, Arabie Saoudite, Qatar, Brésil... Les dirigeants des pays du Sud qui bradent les terres de leurs pays ou en font des champs d'expérimentation des OGM sont de véritables criminels. On est en face d'un vrai processus de recolonisation de l'Afrique. 

Les organisations paysannes sont bien conscientes de la force de ces menaces et organisent la lutte. Pour s'en convaincre il suffit de regarder les sites suivants :
ROPPA : Réseau des organisations paysannes et des producteurs d'Afrique de l'Ouest ;
CNCR : http://www.cncr.org/ Conseil National de Concertation et de Coopération (SENEGAL)
CNOP MALI : Coordination nationale des organisations paysannes : http://www.cnop-mali.org/
CPF BURKINA FASO (Confédération paysanne) : http://www.cpf.bf/
ANOPACI (Côte d'Ivoire) : http://www.erails.net/CI/anopaci/anopaci/Contact/ (site très pauvre)
PFPN : Plateforme paysanne du Niger :  http://www.pfpniger.org/

Des organisations de solidarité documentent ces questions et notamment :
Farmlandgrab : http://farmlandgrab.org/cat/show/434
OXFAM : http://www.oxfam.org/fr/campaigns
FARM : http://www.fondation-farm.org/
CCFD : http://ccfd-terresolidaire.org/index.php
COLLECTIF DE STRATEGIE ALIMENTAIRE (CSA,Belgique): http://www.csa-be.org/spip.php?rubrique37

On trouvera enfin des documents de référence sur les sites des organisations internationales suivantes :
FAO : http://www.fao.org/index_fr.htm
FIDA : http://www.ifad.org/ et Portail de la pauvreté rurale : http://www.ruralpovertyportal.org/web/guest/home

Sur base de toutes ces sources, je documenterai les questions posées ci-dessus dans les billets suivants.

lundi 22 août 2011

JE N'AI PAS RÉSISTÉ A LA BEAUTÉ DE LA PAROLE DE L’INDIGNÉE

J'avais mis cette vidéo sur Facebook. Finalement, par son commentaire, Michel Gabriel Blatt m'a encouragé, sans le savoir, à la mettre sur le blog.


Pardon de croire que c'est beau,
Que c'est de l'art pur
Je ne connais pas cette femme
qui ne signe pas
qui dit, seulement,
mots et gestes forts
d'actualité


A déguster sans modération. Pour ma part, j'ai bien vu une dizaine de fois cette vidéo. Je ne sais encore pourquoi. C'est beau, c'est pur, sans prétention, sans com, sans pub pour quiconque. Profitez !


C'est encore plus beau sur plein écran. Voici le lien : http://www.youtube.com/watch?v=5uoTgTQI7fU
Si vous aimez, pensez à partager, jusqu'à fatigué. Merci. De plus j'ai trouvé la source de cette vidéo : http://www.lejournaldepersonne.com/ Il y a plein de belles choses sur le plan artistique. J'ai noté entre autre l'armée des songes. A chacun de se faire son avis sur ces productions. Mais il y a de l'art, incontestablement. Dites moi ce que vous en pensez.

dimanche 21 août 2011

VRAIES ET FAUSSES SOLUTIONS A LA CRISE

18 août : Merkel et Sarkozy n'ont pas convaincu. Et les bourses ne vont toujours pas si bien.   Grâce au Monde, je suis la pensée de Soros, ce grand spéculateur international (il sait de quoi il parle !) qui dit hier : "L'Europe est en danger. La situation est grave et les autorités commencent seulement à prendre la chose au sérieux". Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne, écrit le même jour : "Ouvrons les yeux : l'euro et l'Europe sont au bord du gouffre". Ces remarques confirment la pensée de quelques grands économistes et viennent après les effets d'annonce (un flop !) du couple Merkel / Sarkozy. Les échos, journal économique français, très conservateur, titrait le 19 août : "Stupeur et tremblements : La zone euro au pied du mur ?"
Ce billet traite des mesures prises, des mesures annoncées et des mesures cachées dans le cas de la crise actuelle. Mais rappelons en première partie que les grandes institutions internationales qui pilotent ce monde dans la voie du libéralisme ont une longue expérience dans le "redressement" supposé de pays en difficulté. 

PETITS RAPPELS HISTORIQUES
Les ajustements structurels en Afrique
L'Afrique a eu son lot de redressements. Tous les pays ou presque sont passés par les fourches caudines des ajustement structurels au début des années 1980. Dans son livre sur l'ajustement structurel en Afrique (Editions Karthala) Gilles Duruflé raconte cette période et ses effets :
L'Afrique ne s'est toujours pas remise de ces plans faits à base de licenciements de fonctionnaires, suppression de services privés, marchandisation de la santé et fermetures d'hôpitaux, suppression des services agricoles, fermeture des banques de développement etc. Les crédits octroyés à l'époque par les organisations internationales ont permis à des dirigeants peu scrupuleux de dépenser n'importe comment dans des investissements qui étaient souvent surfacturés par les puissances dominantes. Ces plans n'ont rien donné sauf plus de misère et de pauvreté et si l'Afrique était sur la bonne voie économique cela se saurait.

La crise des subprimes (2006 - 2009)
Cette crise fut due à la surévaluation du marché de l'immobilier et à l'impossibilité des familles de condition modeste de rembourser leurs prêts. Les banques se retrouvaient, dans bien des pays (y compris à l'étranger vu la mondialisation de la finance), avec des actifs toxiques nés du non remboursement des clients mais aussi des mécaniques de titritisation des créances des banques. Plusieurs banques ont dû fermer leurs portes tandis que d'autres furent largement aidées par les Etats sans grande contrepartie. Le patron de la Banque de France a estimé la perte à quelques 250 milliards de dollars !  
ou voir la vidéo de rue89 qui suit, plutôt pédagogique.. et drôle (vu le sujet, cela ne fait pas de mal !!!


On retiendra de la crise des subprimes la capacité des Etats à renflouer les banques. Joli cadeau, n'est-ce pas ?

Le premier plan de sauvetage de la Grèce
Wikipédia nous en rappelle les contours : 
"Le 23 avril 2010, la Grèce requiert l'aide du FMI et de l'UEM. Après négociation un accord est trouvé le 2 mai 2010. Athènes obtient des crédits de l'Union européenne et du FMI à hauteur de 110 milliards d'euros sur trois ans (80 milliards d'euros prêtés par les pays de la zone euro et 30 milliards par le FMI).
En contrepartie, la Grèce prend une série de mesures dont l'application sera étroitement surveillée par les bailleurs de fonds : le FMI et les pays de la zone euro. Parmi les mesures faisant partie de l'accord, nous pouvons citer :
  • la suppression des 13e et 14e mois dans la fonction publique compensée par une prime annuelle de 1 000 euros pour les fonctionnaires gagnant moins de 3 000 euros et
  • gel des salaires des fonctionnaires pendant trois ans
  • si le treizième mois est maintenu dans le secteur privé, la flexibilité du marché du travail sera renforcée
  • la durée de cotisations retraites sera portée de 37 annuités à 40 annuités en 2015
  • ouverture de professions fermées
  • taxe sur les résidences illégales
  • nouvelle hausse de la TVA qui doit être portée à 23 %"

L'austérité était vraiment à l'ordre du jour dans ce plan de sauvetage, avec son cortège de misères. Les mesures n'ont pas suffi. L'Europe et le FMI viennent de se remettre à table pour un nouveau plan de sauvetage au grand dam des populations qui ne cessent de protester. Le problème n'est pas seulement grec et la crise est bien là, révoltante comme en témoigne cette vidéo tournée avant la crise actuelle.

             Euronews, 29-31 mai 2011
On peut ne pas prendre au sérieux ces mouvements des indignés. On peut dire aussi que ce qui s'est passé au Royaume Uni n'était qu'une affaire de casseurs. On doit cependant s'étonner de cette révolte généralisée des jeunes de nombreux pays, faisant comme un écho aux révoltes des pays arabes. Et probablement, il faut s'en convaincre, les conditions de vie en sont la cause. 
Deuxième plan de sauvetage de la Grèce
L'agence de notation Moody's a dégradé lundi 25 juillet de trois crans la note de la dette à long terme de la Grèce, sous perfusion internationale, et la place désormais à deux crans du défaut de paiement. Standard & Poor's a aussi dégradé la note de la Grès fin juillet.
Le nouveau plan réinjecte 160 milliards d'euros et donc augmente l'endettement de la Grèce.  Toutefois, cet endettement se fait à conditions plus douces que le plan précédent avec intervention possible du Fonds Européen de stabilisation financière doté de 440 millions d'euros. Les banques privées sont invitées à intervenir et seront couvertes en cas de défaut de paiement de la Grèce. D'autres mesures devraient intervenir dans le futur, accentuant l'austérité. La Grèce est largement invitée (sic!) à privatiser. La vidéo ci-dessous est riche d'enseignements mais les déclarations de la journaliste grecque, en fin de reportage sont tellement inquiétantes !


Les mesures prises
A côté de mesures spécifiques à la Grèce, d'autre mesures ont été prises pour répondre à la situation de la zone Euro :
1. Rachat limité par la BCE (Banque centrale Européenne) de dettes d'Etat (Italie et Espagne). La Banque Centrale Européenne s'est finalement décidée a racheté pour 22 milliards d'euros de titres d'états lors de la semaine close le 12 août... Bonne nouvelle pour les pays concernés. Les taux d'intérêt de cette partie de la dette vont rester stables !
2. Un Fonds de stabilité financière (FESF)  fut lancé en 2010 au niveau européen. Mais doté de 440 milliards d'euros sa capacité de rachat de dette est largement insuffisante si l'Italie (1868,2 milliards d'euros de dette) ou l'Espagne (1351 milliards d'euros de dette) venait à connaître de nouveaux problèmes.
3. Interdiction de ventes à découvert de titres de banques et de compagnies d'assurance dans 4 pays de l'Europe dont la France. Cela c'est cadeau pour les entreprises concernées mais ne touche pas sur le fond de la crise.

Les mesures annoncées
Donc les dirigeants européens (Merkel / Sarkozy) font de la communication pour essayer de faire croire qu'ils maîtrisent la situation. Ainsi, ils ont tenu une conférence de presse le mardi 16 août annonçant quatre mesures :
1. la création d'un "véritable gouvernement de la zone euro"
2. L'adoption d'une règle d'or budgétaire pour tous les pays membres de la zone, 
3. Un impôt sur les sociétés commun à la France et à l'Allemagne
4. Une taxation des transactions financières.
Que penser des dernières annonces ?
Les observateurs les plus indulgents disent que Merkel / Sarkozy ont plus réagi en architectes qu'en pompiers. Sauf qu'ils veulent se mêler, avec une arrogance sans nom, de la maison des autres et du palais (?) commun : l'Europe. Comment les dirigeants de deux pays peuvent-ils se permettre de dire publiquement, sans concertation préalable, qu'il faut un président d'un "gouvernement économique" élu (comment ? par qui ?) pour deux ans et demi, dont on donne déjà le nom, avec un gouvernement (constitué de qui ?) qui se réunirait au moins deux fois par an... C'est quelle démocratie cela ? Jacques Delors estime que la proposition de président ou de ministre de l'économie et des Finances de l'Europe est un "gadget farfelu" !!! D'autant qu'existe déjà un conseil des ministres européens des finances.
La proposition de la règle d'or n'est pas moins surprenante : le traité de Maastricht et le traité de Lisbonne, documents de référence pour l'Union Européenne, mentionnent déjà cette fameuse règle d'or sur laquelle la France et l'Allemagne se sont assis sans vergogne pendant des années ! Le discours aux autres pays européens est du genre : "fais ce que je dis mais ne fais pas ce que je faisais" !
La taxe sur les transactions financières : réclamée depuis longtemps par le mouvement altermondialiste ATTAC, elle était pensée pour accélérer la lutte contre la pauvreté dans les pays du Sud. Elle serait reprise pour combler les déficits budgétaires ? Aucune information concrète sur le montant de la taxe, sa finalité etc. Mais d'ores et déjà le Ministère des Finances britannique a annoncé qu'il ne voulait pas de cette taxe, arguant que les transactions financières fileraient dans d'autres pays si l'Europe s'engageait seule sur une telle voie. Je reviendrai dans un autre billet sur la taxe proposée par OXFAM et d'autres associations dite taxe "Robin des bois".
L'impôt commun sur les sociétés entre la France et l'Allemagne ? Je ne vois pas en quoi cette mesure apporte des solutions à la crise.
La conférence Merkel / Sarkozy a donc fait flop. Et ce vendredi 19 août les cours chutent encore... 

Normal que les cours continuent de chuter ! Ce n'est pas avec des mesures de long terme qu'on résout une crise aussi intense dans le présent ! Merkel / Sarkozy ont voulu rassurer les marchés et leur électorat. C'est raté. Des mesures attendues n'ont pas été annoncées. On verra par la suite que peu de gens parlent du fonds du problème : la crise de la croissance. Encore faut-il se mettre d'accord sur le type de croissance dont on parle.
D'autres annonces
Avec l'antériorité de la crise (les décideurs ont de l'expérience depuis le début de la crise en 2006 !) les paradis fiscaux ont été largement mis en cause. Le Luxembourg lui-même a été attaqué sur ses pratiques comme en témoigne la vidéo suivante tourné en octobre 2008 :

Mais de fait, depuis ces annonces, peu a été fait pour réduire leurs effets de nuisance. Donc on en reparle ces temps-ci.
L'autre annonce concerne la taxation des riches, sujet complexe. Deux outils existaient en France : l'impôt sur la fortune et le bouclier fiscal (limitant la taxation des riches à un maximum de 50% de leurs revenus sous le régime Sarkozy contre 60% avant). Début juillet 2011 le bouclier fiscal a été supprimé tandis que l'impôt sur la fortune a été allégé. Surprenant, non ? Maintenant, au coeur de la crise on parle de suppression des ou de certaines niches fiscales. Encore de l'hésitation dans l'air !    
Les mesures cachées
Par définition, elles n'apparaissent pas (!). Il ne faut pas perdre de vue que la France, l'Allemagne sont en période pré électorale. En ces temps sensibles, habituellement les politiciens font des cadeaux et ne s'engagent pas dans des mesures peu populaires. Il faut pourtant s'attendre à de l'austérité, beaucoup d'austérité ! Avec les politiciens que nous avons, il ne faut pas s'attendre à autre chose et les plans mis en oeuvre en Grèce ou au Royaume Uni sont très explicites. 
A vrai dire l'austérité a déjà commencé en France et en Allemagne, mais, marketing politique oblige, on ne l'annonce pas, on la pratique : gel des dépenses publiques jusqu'en 2013, réduction du nombre de fonctionnaires, déremboursements de médicaments, radiations suspectes de personnes sur des listes de chômeurs, fermeture d'établissements de santé publique, allongement de la durée de cotisation pour la retraite, coupes dans les crédits des organismes publics et des municipalités. L'allocation aux adultes handicapés qui devait augmenter en 5 ans le sera sur 6 ans. 
Il y aura d'autres mesures, déjà énoncées en filigrane : suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur le montant des retraites, fiscalisation des tickets-restaurants et des services rendus par les Comités d’entreprise aux salariés, alignement des cotisations sociales des fonctionnaires sur celles du privé etc.
Les jours et les mois qui viennent ne s'annoncent pas roses pour les populations des pays du Nord.

LES MESURES QUE D'AUTRES FINANCIERS ET HOMMES POLITIQUES AURAIENT AIME ENTENDRE
Euro obligations
La première mesure, la plus largement partagée, concerne le droit d'émission d'euros obligations par les instances européennes. Selon le Nouvel observateur qui cite une enquête de Reuters, "sur 59 économistes, 41 estiment que les euro-obligations seraient une bonne solution de long terme pour résoudre la crise et 36 sur 60 s'attendent à ce que les dirigeants européens s'y résolvent. Une majorité d'entre eux prévoit que les premières émission auront lieu dès 2012 ou en 2013". "Le moment est décisif. Soit on prend la direction des euro-obligations, soit tout s'effondre et coule", commente Russel Silberston d'Investec Asset Management.
Pour comprendre le problème vécu par les pays d'Europe sur les taux d'intérêt voir le blog de Nicolas Quint : http://resultat-exploitations.blogs.liberation.fr/finances/2010/12/spread.html
Dans la vidéo suivante Jean-Claude Juncker explique rapidement les euros obligations en juin 2011, rapidement puisque son idée à l'époque était rejetée par ses collègues de l'Europe
 
Mesures d'incitations à ne pas délocaliser
Le PS, par la voie de Martine Aubry a une proposition en demi-teinte : réduire la fiscalité des entreprises qui ne délocalisent pas et augmenter celles qui délocalisent. L'idée mérite d'être entendue. 
Création de banques publiques pour l'investissement
Henri Sterdyniak, économise français et l'un des co auteurs du manifeste des économistes atterrés propose : " La constitution d’un système bancaire public pour financer un certain nombre d’investissements utiles, dans les énergies renouvelables ou les innovations de transformation écologique dans notre industrie, est également indispensable".
Analyse et restructuration de la dette
Après tout, à quoi a servi cette dette dont on parle dans tous les pays ? Quelle est la partie toxique de cette dette ? Les populations doivent-elles tout payer pour des investissements inconnus ? Ou peu cautionnables comme les cadeaux faits aux banques pendant la crise des subprimes ? Les populations doivent-elles payer pour une dette résultant des taux variables qu'appliquent les banques aux pays en fonction de notation peu objectives des Etats ? 

CE QUE JE PENSE
1. L'Europe est mal née. A l'époque du référendum j'avais voté en faveur de l'adhésion au traité de Maastricht. Aujourd'hui, je m'en mords les doigts, même si j'avais hésité jusqu'à la dernière minute. D'un côté nous avons une Commission Européenne avec des pleins pouvoirs sur nombre de sujets d'ordre technique (dont l'aide au développement), de l'autre nous avons un Parlement quasiment sans pouvoirs et une banque centrale incapable d'apporter des services financiers aux Etats-membres. Sur les mécanismes économiques et financiers c'est le vide à part Merkel et Sarkozy qui s'agitent, sans légitimité européenne. De fait, il faut redorer au sein des populations, le blason de l'Europe, qui pour beaucoup n'a été que source d'ennuis. La commission européenne ne peut se cantonner dans son rôle de gendarme technique. Mais, ce qu'aurait dû comprendre Merkel et Sarkozy, c'est que le gouvernement économique ne se décrète pas.  Il doit être la résultante d'une adhésion des peuples et de leurs dirigeants... Comme toute la construction de l'Europe. Les institutions économiques européennes, à mettre en place impérativement vu la mondialisation des problèmes financiers, doivent être parfaitement définies en termes de pouvoir avec les élus des pays et être sous le contrôle régulier des populations et du Parlement. La copie de la construction européenne doit être revue de fond en comble. Mais peut-on faire confiance aux dirigeants actuels pour cela ? La mission des instances européennes n'est pas d'abord de "rassurer les marchés" (expression tellement employée ces jours-ci !) mais de construire une Europe sociale avec une croissance réfléchie et organisée qui profite aux populations. 
2. L'histoire de la règle d'or est une grande blague. La règle du respect de la limitation du déficit budgétaire étant déjà inscrite dans des textes constitutifs, largement snobés) je ne vois pas pourquoi la règle d'or serait respectée. De plus, le déficit budgétaire peut aussi être un instrument de politique économique à condition qu'il soit limité dans le temps et maîtrisé. Si le déficit budgétaire est la conséquence d'une absence de croissance ou le résultat de la spéculation financière, alors il y a problème. Mais les Etats, quels qu'ils soient ne peuvent maîtriser les effets de la spéculation financière. A moins qu'on ne coupe l'herbe sous les pieds de cette dernière par le remplacement du financement des Etats par des euro obligations et par l'obligation de prêter aux Etats à taux fixes.
3. Les euro obligations sont un passage obligé : que les Etats puissent s'endetter à taux fixe en cas de nécessité auprès d'institutions européennes ad hoc et non à taux variables auprès de banques privées qui font valser les taux d'intérêt en fonction des agences de notation ou de la rumeur. Comment gouverner un pays quand la dette augmente selon des paramètres externes absolument incontrôlables pour le pays en question ?
4. Les paradis fiscaux doivent être combattus. Ils jouent un  trop grand rôle dans l'opacité du système financier pour le grand bonheur des spéculateurs et des banques. Une première décision pourrait être prise : interdire aux banques européennes et à leurs filiales étrangères d'avoir des relations d'argent avec les paradis fiscaux.  
5. L'austérité (larvée, cachée ou annoncée) ne résoudra les problèmes des pays en aucune manière. Sauf à créer des exacerbations au sein des populations et générer des révoltes de plus ou moins grande ampleur. Le phénomène a déjà commencé. 
6. Le fait est qu'il faut retrouver la croissance. Les pouvoirs publics français tablaient sur une croissance de 2,25% pour 2012 en préparant le budget et n'ont pas encore changé leurs prévisions alors que de nombreux économistes n'escomptent qu'une croissance de 1,4%. Au delà des chiffres il faut se poser la question de la nature de la croissance et c'est bien là la question de fond. Peut-on continuer de vivre avec les délocalisations, les licenciements en masse, le racisme, l'indifférence aux pays du Sud (avec un non respect patent des engagements pris), le mépris des paysans, des fonctionnaires, le malaise des banlieues, les guerres que nous ne voulons pas mais qui sont motivées par des raisons très capitalistes, la pollution et la destruction de l'environnement, le mépris de la décentralisation, la publicité (dépensière et strictement inutile), ses coeurs de ville qui perdent tous leurs petits commerces, ces produits chinois qui nous envahissent, ces jeunes au chômage (en masse), ces écarts de salaires aberrants dans les entreprises, ces députés qu'on voit sur les marchés locaux juste deux mois avant les élections ?

Il est des propositions ineptes que je ne commenterai pas : les propositions de décroissance ou de sortie de certains pays de l'euro. Cela n'a pas de bon sens.

QUELLES CONSEQUENCES POUR LES PAYS DU SUD ?
Difficile de jouer le prophète mais j'en vois cinq si nous ne changeons pas de gouvernance :
1. Le malaise des jeunes issus de l'immigration va croître car ils seront, avec leurs familles,  les premières victimes des plans d'austérité ;
2. Les mesures contre l'immigration vont être renforcées très sérieusement (est-ce possible de faire pire ?) ;
3. La conséquence la plus immédiate sera une contraction des transferts d'argent des migrants vers leur pays d'origine ;  
4. L'aide aux pays sous-développés va se contracter comme une peau de chagrin (ce qui n'empêchera pas les effets de manche dans les réunions internationales, sans tenue des promesses) ;
5. Les associations de solidarité en France verront leurs subventions se réduire (pour autant qu'elles en ait eu de la part de la droite au pouvoir !)

CONCLUSION
Le temps n'est pas à l'optimisme et l'opinion publique française le sait, inquiète. Les requins de l'extrême droite attendent au coin du bois, tout sourire, histoire du loup et du chaperon rouge. On pourrait donc bien tomber de Charybde en Scylla : du pire au plus pire...
On ne voit pas, chez les dirigeants politiques actuels, une réponse crédible à la crise. Mais la sociale démocratie (Parti Socialiste français en tête), empêtrée dans des débats de personnalités candidates à la primaire, soucieuse de prendre des voix à droite, ne chante pas d'autres chansons que celles de la droite :"oui, il faut réduire le déficit budgétaire". Mais le débat sur une autre croissance ne semble pas l'exciter. 
Mitterand avait compris que seule une union de la gauche permettrait de gagner les élections. Les résultats de sa gouvernance ont été mitigés. Qu'importe ! Aujourd'hui il faut aller vers ce type d'alliances en ouvrant aussi très largement à la société civile, à ces mouvements qui se battent en France et en Europe pour plus de libertés, plus de justice sociale, plus d'équité.
L'enjeu n'est pas petit. La crise, née des spéculateurs financiers, des banques et de leurs alliés gouvernementaux, est grave, très grave. C'est sûrement l'heure de changer de paradygme, de braquet et d'innover. Les peuples grondent, comme dans les pays arabes. Les populations de ces derniers réclamaient plus de démocratie. En Europe, il faut plus de justice sociale, plus de respect des hommes et de la terre et finalement plus de démocratie pour avoir tout cela.
Je me suis lancé dans cette analyse alors que ce n'est pas ma tasse de thé habituelle. Mais, de retour en France pour quelques semaines, je reprends conscience de cette réalité qui est la mienne et sur laquelle j'ai toute légitimité pour parler (à la différence des pays du Sud). Je la sens à bout de souffle, sans marge de manoeuvre. Rassurer les marchés et les investisseurs comme tentent de le faire les politiques, n'est pas construire une société plus humaine, combat auquel j'essaie d'apporter ma petite pierre. L'austérité n'apportera que des troubles sociaux graves.
J'en appelle mes amis de France et d'Europe à travailler d'arrache pied pour une croissance, mais pas n'importe quelle croissance. Il faut changer de cap. Certains disent que le capitalisme a tiré ses dernières cartouches et creuse sa propre tombe. Et pourquoi pas ? Si cela peut créer plus de justice sociale en France, plus d'équité et de constructions créatrices de richesses  à l'échelle du monde alors je serai acteur de ce mouvement.    

A LIRE POUR CEUX QUI VEULENT CHANGER DE SYSTEME 
Les propositions les plus complètes face à la crise sont rassemblées dans le manifeste des économistes atterrés. J'invite ceux qui veulent en savoir plus sur ce sujet à se rendre sur le lien suivant :