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Ce blog n'est pas un livre construit mais un ensemble de touches d'émotions ou de réflexions nées de quelques années de parcours professionnel et amical dans trois pays du Sud essentiellement : Haïti, Congo RDC et le Sénégal. Vos commentaires sont bienvenus autour de ces textes sans prétention. Juste un partage pour aussi faire découvrir de belles histoires au Sud et des moins drôles. Et n'oubliez pas de cliquer sur "plus d'infos" pour voir la suite de chaque billet !

samedi 2 août 2014

PLUS DE 100 000 PAGES LUES SUR CE BLOG... ET DES TEMPS DIFFICILES

Chers amis bonjour,

Je vous remercie de votre attention puisque plus de 100 000 pages ont été lues sur ce blog.

C'est un événement pour moi dans ce monde où les occasions de se réjouir deviennent rares : 
1. La pauvreté de milliards de personnes est la preuve que la mondialisation a des dégâts collatéraux inadmissibles. Cette pauvreté est le signe que les politiques internationales n'ont pas comme objectif le mieux-être des hommes et des femmes de la planète mais le profit de quelques-uns ; et la pauvreté gagne massivement les pays de l'Europe du Sud... et la France.
2. Le fascisme et le racisme montent partout, sans que les Etats dits démocratiques soient en mesure de contrecarrer la tendance ; la presse banalise le fascisme.
3. En parallèle, des fanatiques musulmans, prônant le Djihad, font honte à Dieu. Israêl tue en masse des femmes et des enfants à Gaza, en Palestine, faisant honte à Dieu. Les Etats démocratiques soutiennent Israel tandis qu'en France les manifestations en faveur du peuple palestinien sont interdites par un gouvernement dit "socialiste".
4. On enlève des jeunes filles, on descend des voyageurs dans des avions, on enlève des humanitaires, on entretient des guerres en Ukraine, en Syrie, en Centrafrique, en Irak, au Mali, en Lybie. Les marchands d'armes (c'est-à-dire nos pays occidentaux) y trouvent leur compte.
5. Les fonds vautours laminent l'Argentine, guettant d'autres proies.
6. On continue de détruire l'environnement, et donc la planète.

Le monde marche sur la tête. 

Pour fêter ces 100 000 pages lues, je me permets de vous offrir ce dessin, envoyé par un ami de Facebook. Il a été réalisé par Ange Boligán Corbo (http://www.boligan.com/index2.php?id=1), Cubain vivant au Mexique. Je vous invite à visiter son site.


jeudi 31 juillet 2014

BRIBES D'HISTOIRE HAÏTIENNE (billet invité)

Pas facile de tenir un blog quand on a des responsabilités dans un pays du Sud. Le blog est un art qui demande du temps. Mais les engagements professionnels aussi. Des heures et des heures derrière un clavier ou sur les pistes pour essayer d'apporter sa pierre à des Haïtiens qui veulent changer des vies à ne pas vivre. Ces hommes et ces femmes sont plus nombreux qu'on ne le dit dans la presse internationale.


Durant ces dernières semaines je vais de surprise en surprise. Des amis me racontent l'histoire d'Haïti. Ils ne sont pas historiens, juste passionnés par leur pays. Et cette histoire remonte à loin, très loin ! On trouve dans le pays des hiéroglyphes écrits en alphabet run. L'histoire d'Haïti et des Indiens d'Amérique Latine fut riche en événements communs qui laissent des traces sur le sol haïtien. Puis vint l'époque de Christophe Colomb (on vient de retrouver la Santa Maria dans les fonds près des côtes d'Haïti)  et aussi celle des corsaires et flibustiers qui avaient élus domiciles à l'île à vache et à l'île de la tortue, un joyau écologique. Puis la colonisation française, puis les luttes pour l'indépendance (1804), précédée de la déportation de Toussaint Louverture, une des grandes figures des mouvements anticolonialisteabolitionniste et d'émancipation des Noirs au Fort de Joux, prison ignoble dans les brumes du Jura. Cette indépendance, née d'alliances, a créé bien des soubresauts dans la jeune et première République noire qui s'est engagée dans nombre de luttes de libération en Amérique Latine, d'où la reconnaissance de Chavez et de nombreux pays d'Amérique Latine. Puis vint la colonisation américaine.  Puis la dictature de papa et baby Doc, sanglante. Puis l'épouvantable leurre de vingt ans de "génération Aristide". Aujourd'hui est passé à une autre ère, imparfaite.

Si toutes les résistances et hauts faits d'armes étaient connus de tous les Haïtiens, alors ils relèveraient la tête. Le peuple d'aujourd'hui ne vient pas de nulle part. On sent bien dans les discours, dans le savoir de ce peuple, les références à tous les chefs historiques de l'indépendance et nous, étrangers, nous devrions connaître cette histoire. Mais l'histoire est plus riche, plus longue, métissée de toujours. Il va falloir que j'apprenne encore et encore mais les amis haïtiens sont là.

Pour l'heure je présente un billet invité d'un ami, Marcel Duret. Au détour de la découverte d'une petite ville du Nord-Est que j'ai visitée, il raconte la luttes des Caicos contre l'occupation américaine. J'apprécie sa plume, donc je partage avec vous. Bonne lecture.

jeudi 5 juin 2014

JARDINS, ECOLOGIE, ENVIRONNEMENT... un texte à lire, relire, déguster.

J'emprunte ce texte. J'espère que je respecte tous les droits. L'auteur est Gilles Clément, professeur invité sur la chaire annuelle de Création artistique pour l'année académique 2011-2012 au Collége de France.

Hymne au jardinier, à l'écologie, nouvelle relation avec le vivant...

Source : Cléo/OpenEdition, Unité mixte de services 3287, CNRS, EHESS, Université de Provence, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, 3, place Victor Hugo, Case n° 86, 13331 Marseille Cedex 3, France

Juste quelques phrases pour vous mettre en appétit, tirées de ce texte :
"Le paysagiste règle l’esthétique changeante du jardin (ou du paysage) ; le jardinier interprète au quotidien les inventions de la vie, c’est un magicien".
"Au jardin, il suffit d’être et cela demande un silence. Le silence dont je parle ne concerne pas l’espace de l’enclos – par nature soumis au discret vacarme des animaux – mais celui qu’il faut aller puiser au dedans de soi-même en se débarrassant un à un des encombrants savoirs, comme on le fait de vêtements inutiles. La présence au jardin suppose l’esprit nu et le corps exposé. Il est alors possible de risquer le rêve".
"Le jardin autorise le désarmement ; quiconque pénètre le jardin bardé de certitudes se trompe de porte, car même si le jardin est « botanique », hérissé d’étiquettes savantes, ce n’est pas la science qu’il nous demande d’apprécier avec dévotion, mais l’incroyable projet de nous livrer les clefs du vivant grâce à l’approche scientifique, immédiatement conjurée par l’éclat des pétales de fleurs, le vol d’un bourdon, le pèlerinage des fourmis, le cri pleuré du pic noir et tout à coup cette lumière sur l’herbe rousse de l’été qui rejette dans l’ombre un sous-bois inconnu, donc nouveau".

Ce texte ne se lit pas à la manière du zappeur, du boulimique d'Internet qui veut tout voir sans rien entendre ni écouter. Il porte sur les fondamentaux de notre planète et invite au changement de paradigme.
Bonne lecture
Bernard